“Que la lumière du soleil ne soit pas obscurcie par l’aveuglement de l’œil de
celui qui refuse de voir.”
— Shams de Tabriz -
Nous vivons dans une société dans laquelle nous avons tous un rôle bien défini. L’image que l’on projette de soi n’est autre qu’une interprétation au travers des yeux de chacun.
Y compris de soi.
Mon Moi à travers moi.
Mon Moi intérieur qui vit parmi le Nous.
Pour le Nous dans certain cas.
Jusqu’à ne plus avoir de Moi.
Dans le seul et unique but de trouver la Vérité.
La Vérité de l’Amour.
“The wound is the place where the Light enters you.”
– Djalâl ad-Dîn Rûmî
-
L’humanité, dans toute sa splendeur et sa complexité, est un chef-d’œuvre d’imperfections qui se tissent harmonieusement pour former une perfection singulière. C’est dans la nature même de l’Homme d’être imparfait, de porter en lui des fissures et des failles qui, loin d’être des défauts, sont les fils invisibles tissant la trame de sa grandeur.
L’ambition de cette exposition est dans un premier temps de rendre hommage à des blessures qui ont tracées la vie de ces différents portraits, tout en faisant un parallèle avec le Kintsugi. Cet art Japonais ancestral qui invite à réparer un objet cassé en soulignant ses cicatrices de poudre d’or, au lieu de les cacher. Réparé, consolidé, embelli, il porte fièrement ses blessures, et il devient. Paradoxalement d’autant plus précieux qu’il a été brisé…
En fin de compte, c’est la fragilité de l’humanité qui la rend riche et éternellement fascinante. Les imperfections ne sont pas des obstacles à la perfection, mais plutôt les éléments qui la définissent. C’est dans la danse délicate entre lumière et ombre que l’Homme trouve sa véritable splendeur, créant un chef-d’œuvre toujours en évolution, toujours inachevé, mais infiniment inestimable.
« L’art est à l’homme, ce que la nature est à Dieu. »
– Victor Hugo -
En tant qu’homme nous figeons l’art dans le temps alors que l’art de la nature est en constant changement.
Une beauté qui nous dépasse de par sa pureté. Son authenticité. Combien d’entre nous ne sont pas restés à admirer les vagues de la mer ? D’aucune n’est semblable. Ce qui les rend unique, tout en faisant partie d’un tout.
Cela en va de même pour nous en tant qu’être. Cet art nous influence, ainsi que nos appartenances, tantôt directes ou indirectes. Qu’elles soient culturelles, sociales, spirituelles, artistiques…
L’ambition de l’exposition est de montrer les affinités qui nous définissent au quotidien, qu’elles soient communautaires et/ou individuelles. Se vêtir d’espace met également l’accent sur les points communs qui nous relient à ce qui était à la base l’art de Dieu, c’est à dire la création de la matière, le temps & l’espace. Le projet a ainsi été conçu sous forme de décomposition des différents mécanismes que nous avons au travers de nos diverses appartenances vers l’origine qui est la nature. L’art de Dieu.